Land Back : Musée des beaux-arts de Sherbrooke

Land Back : Musée des beaux-arts de Sherbrooke

28 avril au 26 juin 2022

Commissaire : Michael Patten

La 6e édition de la Biennale d’art contemporain autochtone au Musée des beaux-arts de Sherbrooke présentera des oeuvres offrant une perspective nordique du thème Land back avec une dizaine d’artistes autochtones qui proviennent ou travaillent autour du Grand Nord.

LEVI AMIDLAK
MAKUSI Q. ANGUTIGIRK
SHUVIGAR EELEE
ELIJASSIAPIK
TOOTALUK ETCHUK
MAUREEN GRUBEN
TUTUYEA IKIDLUAK
NUVEEYA IPELLIE
MATTUISI IYAITUK
OLAJUK KIGUTIKARDJUK

OOLOOPIE KILLIKTEE
JKAI LUCASSI
BARRY POTTLE
NIAP (NANCY SAUNDERS)
CAMILLE SEAMAN
LIZZIE SHEEG
KATHERINE TAKPANNIE
EVA ALIKTILUK TALOOKI
THERESE P. TUGUMIAR

 

Le Grand Nord est un lieu grandement affecté par le colonialisme. Fortement blessé par une géopolitique difficile et la croissance exponentielle d’un monde occidental capitaliste, le Nord souffre. Par des actes poétiques, Maureen Gruben tente de panser cette cicatrice. Profondément ancrée dans le geste mémoriel et la nostalgie, l’artiste retrace une iconographie propre aux communautés inuvialuit par le médium photographique et filmique. Paysage en défiguration perpétuelle, le Nord est le premier témoin de la crise climatique pressante. La fonte de la banquise est un phénomène largement documenté par la photographe Camille Seaman, qui propose des images, aussi sublimes que mélancoliques, d’icebergs à la dérive. Utilisant pour ces paysages les mêmes stratégies que pour ses portraits, l’artiste tente de traduire la similitude entre les humains et la nature, tout en faisant de cette dernière un sujet agentif.

Pour les communautés inuites, les forces naturelles s’expliquent souvent par une cosmologie riche, partie prenante de leur identité et de leur savoir transmis. Dans sa série photographique Sedna ᓴᓐᓇ, l’artiste Katherine Takpannie explore la figure de Sedna : la déesse de la mer et la mère de tous les mammifères marins. Alors que son esthétique s’avère particulièrement colorée et fantastique, les sculptures en pierre à savon de la collection du Musée des beaux-arts de Sherbrooke ainsi que celles prêtées avec générosité par La Guilde, proposent une lecture plus classique et sobre des mythes et légendes inuits.

C’est par une note plus politiquement chargée que Barry Pottle aborde la condition inuite. Dans un geste archivistique assumé, celui-ci photographie d’anciennes « Étiquettes d’Identification Esquimaude ». Elles sont des vestiges d’un programme du gouvernement canadien en 1940, qui avait pour but de régulariser et « simplifier » la nomination des Inuit, constituée d’un simple prénom à l’époque. Ces étiquettes nous rappellent surtout un geste lourdement chargé, par son ingérence comme par sa qualité d’effacement.

Cette 6e édition de la Biennale d’art contemporain autochtone comptera 7 pavillons : La Guilde, la galerie Art Mûr, la Galerie d’art Stewart Hall, la Maison de la culture de Verdun – Quai 5160, la Maison des Jésuites de Sillery, le Musée McCord et le Musée des beaux-arts de Sherbrooke.

Photos : Oeuvres par Tutuyea Ikidluak, Mattuisi Iyaituk, Tootalluk Etchuk, Levi Amidlak, Therese Paolak Tugumiar.