19 mai au 3 juillet 2022
Commissaire : Michael Patten
Margaret August
Beau Dick
Allen James
Gigaemi Kukwits
Depuis des temps immémoriaux, les peuples autochtones ont préservé la biodiversité malgré la croissance continue de la population humaine. Peu après l’époque des premiers contacts avec les européens, les communautés autochtones ont été dépouillées de leurs terres ancestrales ; le mouvement Land Back vise à restaurer la gouvernance et l'intendance du territoire pour un avenir durable.
Si Land Back se veut un appel à action, un retour d’équité sur un territoire dérobé, il permet aussi de s’ouvrir à un certain questionnement. Comment pouvons-nous protéger au mieux la biodiversité, les terres et les eaux ? La première étape serait de rendre la terre à ses protecteurs traditionnels et légitimes. La revalorisation des savoirs autochtones va au-delà des gestes symboliques de reconnaissance ou d'inclusion ; elle vise à modifier de manière significative les pratiques et les structures.
La côte nord-ouest, zone culturelle de nombreuses nations autochtones du Canada, suit géographiquement la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord et se prolonge à l’intérieur des terres le long des rivières Nass et Skeena et du fleuve Fraser. La cérémonie du potlatch est une partie prenante de la gouvernance, de la culture et des traditions spirituelles de plusieurs de ces nations. Elle possède plusieurs variations, mais est habituellement utilisée pour souligner des événements sociaux importants. Le potlatch prend généralement la forme d’une cérémonie de remise de cadeaux et de redistribution de la richesse ; il peut inclure des festins, des danses spirituelles et des chants.1 Le potlatch fut interdit par le gouvernement canadien de 1884 à 1951. Cette sanction aura mené à la confiscation de nombreux objets sacrés et à l’arrestation de plusieurs membres des communautés. Plus largement, il s’agit d’une large cicatrice dans l’histoire et la culture de ces peuples. Alors que cette pratique fut autrefois bannie, elle est aujourd’hui encouragée et célébrée à travers le monde artistique et culturel autochtone de la côte nord-ouest.
Grâce à la générosité de Ceremonial / Art Gallery et Fazakas Gallery situés à Vancouver, la Biennale d’art contemporain autochtone a la chance de présenter une importante partie de leurs collections d’œuvres d’art autochtone du nord-ouest. Parmi les artistes représentés nous retrouvons entre autres le travail sculptural de l’artiste en art actuel Kwakwaka’wakw Cole Speck ainsi que celui de son regretté maître Chef Beau Dick, reconnu à titre d’activiste pour le mouvement Idle No More. Speck, par ses œuvres, traduit un amour et un respect très fort pour ses racines culturelles et familiales artistiques. Simultanément, celui-ci propose un style et des messages contemporains propres à sa pratique comme dans le cas de son œuvre Beaver in a Hudson’s Bay Bag (2019), un clin d’œil ludique et critique à l’histoire du monopole territorial et commercial de la Compagnie de la Baie d’Hudson.
Nous espérons que cette fenêtre sur l’art autochtone de l’Ouest canadien saura vous émerveiller et piquer votre curiosité.
Nous reconnaissons que la BACA prend place en territoire autochtone non cédé et que la nation Kanien'kehá:ka est la gardienne des terres et des eaux que nous nous partageons aujourd'hui. Tiohtiá:ke / Montréal est connu historiquement comme un lieu de rassemblement pour de nombreuses Premières Nations. Aujourd'hui une population diversifiée y réside. La BACA reconnaît l’importance des liens avec le passé, le présent et le futur dans les relations courantes entre les Autochtones et les Allochtones au sein de la communauté montréalaise.
La Biennale d’art contemporain autochtone (BACA) remercie le Conseil des arts du Canada, le gouvernement du Québec (Conseil des arts et des lettres du Québec, Fonds d’investissement pour le rayonnement de la Métropole), Tourisme Montréal, le Conseil des arts de Montréal, La Maison de la culture de Verdun – Quai 5160 et ses autres partenaires diffuseurs.
1 René R. Gadacz, « Potlatch », L’Encyclopédie canadienne, Dernière mise à jour le 24 octobre 2019.