Amanda Roy

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    Artiste anishinaabe de la communauté de Buzwah située sur le territoire non cédé de Wiikwemkoong sur l’île Manitoulin, Amanda Roy vit et travaille maintenant à Tiohtà:ke/Monniyang (Montréal). Pour sa série « Stoïc Indians », Amanda Roy s’est inspirée du volumineux projet de portraits photographiques d’Edward Sheriff Curtis réalisé à partir de 1906. The North American Indian avait pour but de documenter le mode de vie des populations autochtones d’Amérique du Nord avant croyait-il, qu’elles ne soient absorbées par la culture des colonisateurs. Ce projet comprend des milliers de photos, des textes, mais aussi des enregistrements sonores recueillis auprès de personnes de 80 communautés disséminées sur le territoire des États-Unis. Si la quantité des informations accumulées est impressionnante, le travail de Curtis en dit cependant plus sur la vision construite de cet Autre que sur la réalité des communautés visitées. La principale critique adressée à Curtis est qu’il a lui-même mis en scène ses sujets, leurs postures, leurs danses, leurs cérémonies. Il a aussi retiré de l’environnement tout objet qui appartenait à la culture occidentale et aurait même fait porter des régalia d’autres communautés à ses modèles. Mais ce qui frappe en particulier Amanda Roy, c’est le visage stoïque de la plupart des personnes photographiées, une image romantique de « l’Indien » évanescent dont il fallait urgemment préserver la mémoire. Loin de nier l’importance de ces photographies, témoins des générations précédentes, Amanda Roy tente de redonner à ces personnes une part de leur identité en leur accrochant un sourire. Le rire est un attribut important pour les cultures autochtones, il est souvent considéré comme une voie de guérison. Il est aussi ici une marque de la vivacité de ses communautés qu’on croyait vouées à l’extinction. Ces sourires créés à l’aide de l’I.A. et d’un logiciel d’édition photographique, sont donc une expression de résistance déployée en plein visage.